Pâte d'argent Météor

Un shibuichi à 70% de cuivre et 30% d'argent sera d'un beau rose lumineux un peu saumoné et cuira à 760°C. En fait, le shibuichi est l'alliage eutectique ! Son point de fusion sera de 800°C... mais bien entendu, il faudra éviter d'atteindre la fusion liquide.

Même si l'argent est le plus blanc des métaux, il blanchit peu le cuivre.

Cuivre + 20% de nickel et plus -> donne un alliage blanc
Cuivre + 20% d'étain et plus -> donne un blanc très légèrement doré
Cuivre + 20% d'argent et plus -> donne un alliage rose

Même avec + 30% d'argent, ça donne du rose clair. Il me semble avoir testé 50% et et même 70% et c'était toujours rose (de plus en plus clair). Je n'ai jamais testé l'alliage ternaire Cu Sn Ag, mais j'imagine qu'on peut avoir des teintes exceptionnelles.

Ce qui est intéressant, c'est que c'est un rose "précieux" qu'on ne voit jamais en pâte de métal (ni en bijouterie d'ailleurs, car ce n'est pas un alliage légal). C'est difficile à décrire, mais le côté lumineux de l'alliage donne véritablement cette impression de métal précieux. Au final, ça ressemble fort à l'or rose (75% or, 20% cuivre, 5% argent).

Dans tout ça, j'oublie de vous parler de l'excellente nouvelle du jour... ! Nous avons modifié la recette de notre pâte d'argent pour la rendre "torchable" (comme disent les américains), c'est à dire "cuisable" au chalumeau. Farida va vous présenter très vite les résultats de torsion. Bien sûr, on peut toujours la cuire normalement au four et avec 1h00 de palier de préférence.

Voici les dernières infos pour la pâte d'argent qui est dispo depuis hier soir.
Nous avons amélioré la recette et la nouvelle formule permet une cuisson au chalumeau.
Le test de torsion est Ok.

Nous avons réalisé la cuisson d'une bande test à la lampe à souder. Cuisson pendant 5 min sur une grille de déliantage.
Retrait calculé : 5% de mou à sec et 9,7% de sec à cuit donc 15% en tout.

La version 2 de la pâte est celle qui sera commercialisée désormais.
Tous les clients qui ont commandé aujourd'hui auront la nouvelle formule.

ah ah je veux tester, j'ai un petit bélier à réaliser, dès que la paie est tombée, hop commande !

C'est marrant ça, Liliane, il y avait un petit bélier en argent de la taille d'un pion de monopoly dans le musée archéologique où je travaillais (Bavay). Il était gallo-romain et vraiment adorable...

Pour revenir à notre pâte, nous avons réalisé aujourd'hui d'autres tests, avec notamment une cuisson traditionnelle au four, température cible 900°C, palier 1h00. Voici le bilan des tests en photo :


Quelque soit la recette, la cuisson d'une heure à 900°C donne une solidité remarquable. On arrive à plier la bandelette jusqu'à ce que les bords se touchent, et on peut même déplier et tout remettre à plat sans fissure.

La cuisson au chalumeau ne fonctionne qu'avec la nouvelle recette. Comme pour la cuisson au four avec palier 1h00, on arrive à plier la bandelette jusqu'à ce que les bords se touchent. Cela dit, on atteint pas le même niveau de solidité qu'au four, car si on tente de remettre la bandelette à plat, elle craque puis casse. La solidité est donc acceptable mais pas parfaite, on pouvait s'y attendre.

Avec une cuisson au chalumeau, l'ancienne recette se brise après une torsion de 10 à 20°, ce qui est insuffisant.

Concernant la cuisson au four, quelque soit la recette, la température de 900°C nous a semblé être un maximum. On est très proche de la fusion. La bandelette test de la nouvelle recette est sortie argentée avec un début de brillance, ce qui explique pourquoi elle paraît plus sombre sur la photo. L'ancienne recette est sortie blanc mat. Chez lussy, l'ancienne recette a montré des signes de fusion à 900°C, ce qui montre qu'il faut rester vigilant sur les programmations trop hautes. Une programmation à 880°C sera plus prudente pour les premiers essais dans vos fours !

Concernant le test de cuisson avec un palier de 2h00, il semble superflu. Je n'ai pas testé. La cuisson est déjà optimale à 1h00 avec possibilité de pliage/dépliage. Ceci dit, pour échapper au risque de fusion, on pourra intelligemment programmer 880°C avec un palier de 1h30 ou 2h00 pour cumuler excellence et prudence.

Nous allons débuter la production dès demain. A ce jour, nous n'avons envoyé l'ancienne recette qu'à Lussy. Ceux qui ont passé commande hier et aujourd'hui recevront la nouvelle recette.

Tous ces tests sont supers intéressants!!!!

Par contre je serais curieuse de voir la couleur rose de cette fameuse pâte shibuichi!!!!

si tu avais des photos de ce petit bélier je serais ravie, sinon je vais le chercher sur internet

Tu ne trouveras malheureusement aucune photo de cet objet sur le net, et de mon côté, je n'ai pas embarqué d'archives photographiques des collections suite à ma démission. Après réflexion, je pense que la petite figurine d'argent de Bavay est un bouc et non un bélier. D'ailleurs, j'ai retrouvé sur le net des figurines très proches, quasi identiques à celle de Bavay. Le bouc a une signification particulière à l'époque romaine : il est l'animal des hauteurs. Et la symbolique du haut et du bas et très importante chez les gaulois et les romains (le haut : les oiseaux, le bouc, et le bas, les chiens de l'enfer, les serpents). Ce n'est pas forcément interprété comme le bien en haut et le mal en bas (ce sera par contre le cas chez les chrétiens). Le haut et le bas sont complémentaires à l'époque antique, il sont considéré comme nécessaires et complémentaires. Tout cela est très proche du concept du Yin et du Yang : il y a beaucoup de similitudes.

Concernant la différence bouc/bélier, je viens de lire ça :
"Le bouc est le mâle de la chèvre alors que le bélier est le mâle non châtré chez le mouton".

Mais pour revenir à nos moutons, voici des petites figurines de bouc antiques :


Celui de Bavay est dans le style du troisième, mais avec une sorte de socle d'1 mm d'épaisseur pour sa stabilité comme le premier. D'habitude, ils sont en bronze. Celui de Bavay est en argent, c'est très rare.

Merci pour ce petit condensé d'histoire de l'art et pour l'iconographie qui va avec. Mon frère, né le 7 avril, a perdu sa médaille du zodiac à laquelle il tenait beaucoup, alors je voudrais lui faire la surprise d'une médaille originale qu'il ne verra nulle part ailleurs, et j'hésite encore entre une référence historique qui me tente beaucoup et une autre, plus caricaturale, plus style BD, qui lui correspond bien aussi...
Alors c'est vrai que le 3 me parle immédiatement et c'est aussi une photo que j'ai vue sur le net, ou dans ce style hier. Je trouve dommage que le musée de Bavay ne liste pas ses collections de manière plus visible sur son site... Mais bon, c'est une autre histoire, je trouve leur site mal foutu...

[quote="Jérémie"
Concernant le test de cuisson avec un palier de 2h00, il semble superflu. Je n'ai pas testé. La cuisson est déjà optimale à 1h00 avec possibilité de pliage/dépliage. Ceci dit, pour échapper au risque de fusion, on pourra intelligemment programmer 880°C avec un palier de 1h30 ou 2h00 pour cumuler excellence et prudence.[/quote]

Mon test de cuisson au four a été fait selon le protocole suivant :
Bande d'argent de 8 x 0,5 x 0.15cm à plat, séchée sur plaque chauffante.
Full ramp, 900°, 2h.
Début de surcuisson que jai récupéré en limant la surface de la bague.
Résistance à la torsion surprenante je trouve.
J'ai cintré la bague a la main sur le triboulet mais il ma fallu l'aide du marteau caoutchouc pour finir.
Je trouve qu'il est beaucoup plus dur que les autres argents fins.
Et c'est bien en particulier pour les bagues !

Donc je ne sais pas si le palier y est pour quelque chose ou pas mais je cuirai mes bagues 2 heures comme je le fais jusqu'à présent d'ailleurs.

Oui, ce sera tip top avec 2h00 à 880°C ou même 860°C (il m'a semblé lire que 860°C était ta température cible habituelle pour l'ACS).

Par précaution nous proposerons 860°C dans la notice, avec 1h00 de palier (et + si affinité !).

Pour revenir à ton bélier, Liliane, je suis d'accord, c'est dommage de ne pas présenter les collections du musée de Bavay sur internet. Les budgets culturels sont de plus en plus limités.